Comprendre le fonctionnement de
l’unité de valorisation énergétique nîmoise
Le processus de traitement des déchets au sein de l’unité de valorisation énergétique se compose principalement de trois parties :
1- le foyer (jusqu’à1200°) reçoit exclusivement les déchets incinérables et permet de chauffer une masse d’eau. L’énergie produite par cette chaleur est transformée soit en électricité par une turbine, soit en chauffage urbain par un échangeur. Celui-ci alimente le réseau de chauffage urbain jusqu’aux quartiers sud ouest de Nîmes (CHU Carrémeau, gymnase, etc).
2- la partie traitement des fumées, système de circuit à travers différents silos, permet de neutraliser les polluants grâce à l’injection de fixateurs notamment à base de chaux et de charbon actif. Ces résidus solidifiés (Refiom) sont récupérés et stockés dans des installations spécifiques.
3- un espace de stockage final permet de traiter l’acheminement des derniers résidus : les cendres à l’état solide, dites mâchefers, sont contrôlées puis stockées dans des installations classées pour la protection de l’environnement. À titre d’information, les mâchefers considérés comme déchets non-dangereux sont revalorisables en sous-couche routière ou en alcove de décharge. Enfin, les matières non brûlées métalliques, repartent dans la filière des ferrailles en valorisation matière.
Comprendre le suivi environnemental
Le suivi environnemental est effectué par des services de l’État et des organismes indépendants, certains de manière régulière, d’autres inopinée. Le Sitom Sud Gard a confié l’exploitation de l’UVE à la société dédiée Evolia, du groupe Véolia. Les engagements contractuels en matière environnementale qui les lient sont particulièrement exigeants. À titre d’exemple, la moyenne annuelle des mesures en cheminée des dioxines et furanes se décomposent de la manière suivante :
– La norme européenne fixe une valeur limite d’émission en cheminée des dioxines et furanes à 0,1nano g/Nm3,
– L’engagement contractuel d’Evolia fixe cette même limite à 0,040 nano g/Nm3,
– Le résultat des mesures de prélèvement en 2020 est de 0,013 nano g/Nm3
(mesures effectuées par l’exploitant et confirmées par un organisme indépendant).
Outre les mesures effectuées en continu par l’exploitant, des mesures sont réalisées par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), établissement public à caractère industriel placé sous la tutelle du Ministère de l’environnement. Il est chargé de mener une campagne annuelle d’analyse des retombées atmosphériques, « programme de surveillance au voisinage », grâce à 10 points de contrôle répartis stratégiquement autour de l’UVE. Il s’agit de 10 points de prélèvements depuis le centre ville de Nîmes jusqu’à près de 10 km au sud de Générac, sous l’influence des vents dominants. Des mesures complémentaires sont effectuées par prélèvement sur les sols, sur les fruits (raisins) et par analyse de lait de producteur voisin. Les résultats de cette campagne montre l’absence d’impact de l’UVE sur son environnement grâce à la comparaison entre les points témoins (c’est-à-dire hors influence de l’UVE) avec les points sous influence.
Enfin, des contrôles inopinés sont réalisés par les services de la Direction régionale de l’environnement, l’aménagement et du logement (Dreal), chargée de contrôler l’ensemble des installations classées pour la protection de l’environnement. Ces contrôles sont effectués sur l’ensemble des éléments réglementaires administratifs et techniques au regard de l’arrêté préfectoral. Par exemple, en matière de gestion des déchets entrants, la Dreal effectue un contrôle de la limite de capacité autorisée.
Pour conclure, l’ensemble des résultats des différents acteurs sont présentés lors de la Commission de suivi et de surveillance de l’UVE, convoquée par le Préfet devant les services de l’État, les représentants des collectivités territoriales, des associations environnementales, des associations des riverains et de professionnels avoisinants. Cette commission a permis jusqu’ici le constat d’absence d’impact de l’UVE sur son environnement. (Résultats publiés et consultables dans le rapport d’activité du Sitom Sud Gard)
Comprendre la performance énergétique de l’UVE
Conformément à la législation européenne, l’UVE respecte la hiérarchisation des déchets à savoir l’élimination des déchets résiduels après mise en oeuvre de campagne de prévention, mise en place de solution de réemploi et du traitement par le recyclage.
Les tonnages de déchets résiduels incinérés permettent la production d’énergie sous plusieurs formes :
– de l’énergie thermique pour le bon fonctionnement de l’usine (près de 10 000 MWh),
– de l’énergie électrique de plus de 45 000 MWh dont près de 40 000 MWh sont revendues à EDF, le restant
alimentant les besoins de l’UVE,
– du chauffage urbain représentant plus de 50 000 MWh qui dessert la zone sud ouest de Nîmes.